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Page:Gaskell - Autour du sofa.djvu/170

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AUTOUR DU SOFA.

du désespoir et de la maladie de M. Gray, me donnèrent envie de pleurer.

« Vous êtes souffrante, chère petite, me dit Sa Seigneurie ; venez dans ma chambre, vous y serez mieux, et vous nous aiderez, Medlicott et moi, à faire une liste de mets délicats et fortifiants pour ce pauvre jeune homme, qui s’épuise par trop de sensibilité et qui se tuera par excès de conscience.

— Oh ! milady !… » Je n’osai pas en dire davantage.

« Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle.

— Si vous vouliez lui permettre de prendre la grange de Hale, je suis sûre que la joie qu’il en ressentirait lui ferait plus de bien que tout le reste.

— Bah ! le pauvre garçon n’a pas la force de parler. Je vais écrire au docteur Trévor, cela vaudra beaucoup mieux, » répliqua Sa Seigneurie.

Mais je ne lui avais pas déplu ; et, pendant une demi-heure, nous préparâmes des fortifiants de toute espèce pour le pauvre M. Gray.

« Milady sait-elle qu’Henry Gregsone vient de tomber d’un arbre, et qu’il s’est cassé la cuisse ? demanda mistress Medlicott, lorsque nous eûmes fini ; on prétend qu’il en restera boiteux.

— Henry Gregsone ! répliqua lady Ludlow ; ce petit gars aux yeux noirs, qui lit mes lettres ? Voilà ce que c’est que d’instruire le peuple. »