Page:Gaskell - Cousine Phillis.djvu/177

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reau, mais il le trouva se prélassant sur deux chaises, le cigare entre les lèvres, au bord d’un massif de fleurs : « Fumez-vous ? dit-il au jeune homme, après l’avoir fait asseoir. — Jamais, » lui répondit celui-ci avec une certaine emphase, et peut-être une légère intention de reproche. Puis il exposa sa requête en termes nefs et précis. Wilkins l’écoutait avec une certaine trépidation intime, dissimulée sous un air de complaisante bienveillance. Il soupirait en se rappelant la belle Lettice, leur mutuelle tendresse, et les riantes perspectives de leur jeune âge, bien moins radieuses à l’heure présente. Puis il lui en coûtait de renoncer une à affection aussi charmante que celle d’Ellenor. Il tendit cependant la main à son futur gendre et n’hésita pas à bénir le projet d’union. Après quoi, resté seul, il cacha quelques instants sa tête dans ses mains, se releva les yeux un peu rouges, et courut aux écuries où il fit seller immédiatement son meilleur cheval. Tandis que Wildfire l’emportait au galop à travers la campagne, un client obstiné s’impatientait dans l’étude, et contestait à M. Dunster le droit de représenter le patron absent.


IV


La lettre que de père d’Ellenor crut devoir adresser immédiatement à celui de Ralph Cornet, exposait naturellement la situation nouvelle sous son jour le plus favorable. Il y était beaucoup question de Lettice Holster et de son apparentage, beaucoup moins des Wilkins, représentés cependant comme tenant de près ou de loin aux de Wenton, et comme jouissant depuis trois généra-