Page:Gaskell - Les Amoureux de Sylvia.djvu/60

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ment sévère… Peut-être même n’en reviendra-t-il pas. Sa mine, du moins, semblait l’annoncer.

— En ce cas, il retrouvera ma sœur, dit William avec solennité ; le Seigneur lui fera comprendre, j’espère, qu’il l’a tuée par sa trahison, tout comme les deux matelots dont on l’accuse aujourd’hui d’avoir versé le sang ; et, s’il y a dans l’autre monde des grincements de dents à l’usage des meurtriers, je compte qu’il en aura sa bonne part… C’est un méchant, cet homme-là !

— Betsy assure pourtant, reprit Hester, que son frère n’eut jamais un meilleur ami… Elle a reçu de lui la promesse que sa première sortie serait pour l’aller voir. »

Mais William, secouant la tête, répéta simplement ses dernières paroles :

« Je vous dis, moi, que c’est un méchant. »

VIII

ATTRACTION ET RÉPULSION.

La fin de l’automne ramène pour nos ménagères tout un ordre de travaux réguliers. Avant que les pluies de novembre n’aient endommagé les routes, il faut rapporter à la ferme la tourbe précédemment extraite et séchée, — emmagasiner la fougère brune qui servira de litière aux bestiaux, — faute de navets et de fourrages divers, tuer les vaches qui n’ont pas vêlé, — saler la viande qu’elles donnent, — porter le grain au meunier, — nettoyer la maison du haut en bas, garnir le bûcher, et en fin de compte, à la seconde gelée (pas la première, surtout), mettre à mort les pourceaux, préparer les jambons, fabriquer les saucisses, etc.