Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/134

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l’incontestable et grande influence qu’elle exerçait sur son mari. Peut-être aussi, à dire le vrai, (je ne voudrais pour rien au monde que madame Rochdale pût lire cette page), parce que Nancy était d’une nature plus énergique que celle de M. Rochdale. Doux et indolent, il lui était plus aisé de se laisser gouverner que de gouverner, pourvu qu’il ne s’en doutât pas. Voilà pourquoi la douce Célandine ne put pas conserver l’amour que l’énergique fille de Daniel Hine sut conquérir et n’avait pas chance de perdre.

Madame Rochdale me dit après avoir soigneusement observé pendant quelques semaines les habitudes de la maison de son fils : « Je ne crois pas qu’il soit malheureux. Cela aurait pu être pis. »

Désormais, les gentilshommes des environs de Thorpe furent « surpris » et « choqués » toutes les semaines. D’abord on vit ce pauvre M. Rochdale, l’air encore très malade, mais parfaitement heureux, se promener en voiture avec sa mère à côté de lui, et sa femme avec son chapeau le plus hideux, assise en face d’eux. Secondement, on vit les deux dames, en voiture ensemble, plusieurs fois et toutes seules ! Le village ne pouvait en croire ses yeux ! Troisièmement, le jour de Noël, on aperçut madame Rochdale à sa place dans le banc