Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/138

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lage, ne daigna accorder le moindre signe de ses intentions dans un sens ni dans l’autre.

La difficulté s’accroissait tous les jours, madame Rochdale était depuis longtemps l’objet du respect et des égards de tous ses voisins. La question « visite ou non-visite » était à l’ordre du jour de tous les côtés. L’exemple de madame Rochdale était puissant, cependant les familles du comté conservaient les préjugés de leur classe et beaucoup d’entre elles avaient eu un grand goût pour la pauvre Célandine Childe.

Je n’ai pas dit encore un mot de mademoiselle Childe. Elle était toujours sur le continent. Madame Rochdale parlait rarement d’elle ; mais j’avais souvent remarqué comment ses yeux s’illuminaient à la vue des lettres de cette élégante écriture que je connaissais si bien. Rien n’avait pu rompre l’attachement qui existait entre elles.

Un jour, elle méditait depuis longtemps sur une des lettres de Célandine et elle avait plusieurs fois ôté ses lunettes (hélas ! oui, comme je l’ai dit, madame Rochdale était devenue vieille) et elle les avait essuyées avec soin. Enfin elle m’appela d’une voix ferme : — Marthe ! et je la trouvai debout auprès, de son miroir, elle souriait.

— Marthe, je vais à la noce.

— Vraiment, et de qui, madame ?