Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/150

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la vie facile. Il n’était pas étonnant qu’ils vécussent si gaiement avec ma cousine Jeanne, et que Jeanne eût tant de goût pour les jeunes gens.

Elle aimait aussi ma mère et se prêtait à merveille à ses manies, la suivant ce matin-là de fauteuil en fauteuil pour ôter les housses avec une patience inépuisable, digne d’une pauvre parente, et puis, avec une gaieté qui n’était guère d’une pauvre parente, se mettant à chanter un couplet ou deux pour son propre amusement.

— Voyons, Jeanne, un instant, croyez-vous que lord Erlistoun…

Cette importante question réglée, Jeanne reprit sa chanson :

Oh ! non, oh ! non, dit Erlistoun,
Ceci ne peut pas, ne doit pas être.
J’ai juré d’aller à Bothwell-du-Mont,
J’ai juré d’y aller ou de mourir.

— Marc, qui donc est lord Erlistoun ?

— C’est lord Erlistoun, je n’en sais pas davantage. Qu’est-ce que vous chantiez donc à son sujet ?

— Oh ! c’est un autre Erlistoun, le héros d’une vieille ballade à moi, personne que vous connaissiez, et rien qui puisse vous intéresser.

Jeanne se trompait parfois. Elle savait beaucoup de choses que je ne savais pas, mais ce n’était pas