Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/151

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une raison pour qu’elles ne m’intéressassent pas. Il est vrai que jusqu’alors le journal et le grand-livre avaient à peu près été toute ma littérature, comme pour mon père avant moi. Jusqu’aux dernières années, le tourbillon des affaires d’argent m’avait laissé peu de temps pour d’autres intérêts. Cependant Jeanne se trompait.

Mais je ne la contredis pas. Je la laissai finir sa chanson et je la regardai assise au piano dans le salon, tous les stores baissés, un seul petit rayon de soleil pénétrant à travers les persiennes pour danser en mesure sur le sommet de sa tête.

Ah ! ma chère cousine Jeanne !

Revenons-en à lord Erlistoun.

J’ai été frappé depuis, comme d’une de ces coïncidences qu’on remarque plus tard avec une certaine surprise, que lord Erlistoun fût venu pour la première fois chez nous ce jour-là. On ne l’attendait que le lendemain, et j’étais rentré dans ma chambre quand ma mère heurta à ma porte ; elle était fermée, par hasard.

— Marc, descendez donc, votre père est sorti, les garçons sont allés se promener avec Jeanne, et je ne suis pas habillée. Qu’est-ce que je vais devenir ? Voilà lord Erlistoun qui est arrivé !

Oui, et je le voyais de ma fenêtre, se promenant lentement de long en large devant le portique. Il