Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/168

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pour s’enquérir de son véritable nom, elle lui répondait par un « bonjour, lord Erlistoun », également poli et indifférent.

Il n’avait pas l’air de prendre un intérêt particulier à aucun de nous, si même il lui arrivait de prendre intérêt à quelque chose. La seule étincelle qui apparût dans ses grands yeux indolents et doux éclatait quelquefois à l’arrivée de la poste, en recevant une lettre : « De ma mère, » dit-il, un jour où ma mère, avec sa simplicité rustique, avait essayé l’ombre d’une plaisanterie, à laquelle il répliqua avec une dignité qui fit taire pour toujours la bonne vieille dame.

Cependant, comme le remarquait Jeanne, c’était un bon signe que de le voir aimer ou tout au moins recevoir avec intérêt les lettres de sa mère.

Nous savions, naturellement par le Peerage de Burke, qui était sa mère ; elle appartenait à une noble famille, véritablement noble. Nous avions appris aussi dans cet utile ouvrage, et d’après quelques paroles qu’il avait laissées tomber, qu’elle avait gouverné avec capacité, pendant sa longue minorité, une fortune assez délabrée. Il avait des sœurs, mais il était fils unique.

— Il me semble, remarqua Jeanne, un soir qu’il était allé se coucher et que nous parlions de