Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je ne puis pas m’empêcher de penser, bien que je n’en voulusse rien dire ni à elle, ni à personne pour tout au monde, que cette visite pourrait avoir de bons résultats pour notre chère Jeanne.

De bons résultats ! Quand les femmes disent cela, elles entendent un mariage, le meilleur résultat possible pour les femmes, suppose-t-on. Ma mère, la meilleure nature qu’il y eût au monde, et qui n’avait point du tout la passion de faire des mariages, elle aussi pensait assurément à un mariage.

Lord Erlistoun vouloir épouser Jeanne Dowglas ! Tout simplement Jeanne Dowglas, la cousine des Browne. Jeanne Dowglas ! Il fallait que les choses fussent allées bien loin pour que ce résultat fût entré comme bon dans l’innocente cervelle de ma mère.

Il faut bien comprendre que ce qui me frappait là dedans, moi qui connaissais peut-être Jeanne mieux que ma mère ou qui que ce fût d’entre nous, c’était uniquement que lord Erlistoun pensât à demander Jeanne ; son consentement à elle était tout autre chose.

— Mais si la chose en vient là, dit ma mère après avoir écouté toutes les bonnes raisons que j’avais à donner contre son idée, pour les réunir ensuite aux siennes, que dira votre père et que