Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/188

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dira sa mère ? Elle dira que nous l’avons attiré ici pour le faire tomber dans le piège peut-être ? Et que dira le monde (quelque plaisir se mêlait à ses lamentations), si notre pauvre cousine devient lady Erlistoun ?

— Chut ! ma mère ! (car les rires se rapprochaient).

Les deux interlocuteurs discutaient vivement, ils ne voyaient personne jusqu’au moment où nous arrivâmes près d’eux ; alors Jeanne se retourna avec un mouvement de surprise.

— Oh ! Marc ! comme je suis contente ! dit-elle avec un sincère plaisir.

Lord Erlistoun aussi me tendit la main d’un air de véritable amitié, il était enchanté de me voir.

Nous nous joignîmes à eux et nous continuâmes à nous promener dans le jardin presque jusqu’à l’apparition des étoiles. Jeanne passa son bras sous le mien et, se retournant vers lord Erlistoun, elle reprit la discussion. Je ne me rappelle pas de quoi il était question, je crois que je n’y fis pas grande attention. Je me souviens seulement que je remarquai la franchise et la liberté parfaite de son ton, mêlée à une certaine mesure de décision et d’indépendance qui caractérise les rapports d’une femme avec un homme plus jeune