Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/191

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— À quoi ?

Que pouvais-je répondre ? Mais Jeanne n’était pas une enfant. Au bout d’un instant, je vis qu’elle avait elle-même répondu à sa question.

— Je vous comprends, Marc, et quoique ce ne soit pas très bien de votre part de le dire, cependant nous sommes si liés que je serais bien fâchée de vous laisser un moment dans l’erreur. Non, je ne crains pas le moins du monde ce que vous supposez.

— Pourquoi pas ?

— Pourquoi pas ? Parce que je me connais et que j’ai confiance en moi. Quand on est une jeune fille, — et elle soupira, — l’ignorance et l’innocence même peuvent faire commettre des méprises ; plus tard, non. Il faudrait qu’un jeune homme fût aveugle, fort aveugle, et un peu vaniteux par-dessus le marché, pour ne pas distinguer sur-le-champ, d’après les manières d’une femme sincère, s’il lui plaît seulement ou si elle l’aime.

— C’est vrai.

— Eh bien, cousin Marc (et elle souriait), ne soyez plus injuste, ni envers moi, ni envers lord Erlistoun.

Non, je ne voulais pas être injuste. Je faisais tous mes efforts pourvoir les choses équitablement et comme Jeanne elle-même les voyait ; peut-être