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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/203

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qu’il lui plaisait, et tout le monde ne lui plaisait pas.

— Marc, allez-vous à la station à pied ? Je vais avec vous.

Nous sortîmes donc ensemble, Jeanne et moi, en passant sous les marronniers dont les fleurs blanches jonchaient la terre, flétries et sans parfum.

— Cousine, vous ferez bien de songer aux marronniers qui doivent peupler votre parc. Vous voyez, le mois de mai ne dure pas toujours.

— Ah ! non (avec un petit soupir), Marc, ce n’est pas la peine de publier cette absurde petite phrase.

— Sur la possession d’un parc ? Vous ne comptez donc pas en posséder un ?

Je ne sais si j’attachais involontairement quelque sous-entendu à ma question, mais Jeanne répondit sérieusement et nettement :

— Non.

Cependant en la voyant marcher, la tête levée et le pas ferme, en l’écoutant causer gaiement et sans contrainte de nos affaires de famille, il me semblait apercevoir par instants sur sa physionomie la même inquiétude, celle d’une nature sérieuse et droite qui n’est pas parfaitement contente d’elle-même. Elle était mal en train, comme on