dit ; elle ne se sentait pas d’accord avec elle-même ni avec cette belle matinée de juin, et elle avait l’air d’en souffrir.
En attendant à la station, car elle voulut attendre, elle prit mon bras pour arpenter la plate-forme en long et en large.
— Oh ! Marc, dit-elle en se serrant un peu contre moi, je voudrais que vous pussiez rester ; vous êtes un appui.
Je lui demandai, après un moment de réflexion, si quelque chose la troublait et si elle voulait me le dire.
— Non, je ne veux pas. Je ne le dois pas. Au fait, ce n’est rien, ce sera bientôt passé. Si je n’étais pas sûre de cela, sûre comme… voilà votre train.
— Le train suivant passe à deux heures quarante minutes. C’est un express, ne l’oubliez pas. Lord Erlistoun m’a prié de m’en enquérir. Il s’en va par ce train-là.
— Ah ! vraiment ?
— Jeanne, un seul mot. Êtes-vous contente ou fâchée de le voir partir ?
— Très contente, profondément contente.
— Mais il peut encore changer d’idée ; cela lui arrive, vous savez. Ah ! Jeanne, prenez garde.
— J’ai pris garde.