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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/207

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que tu profiteras plus que ton père de Lythwaite-Hall.

Il me semblait étrange que lui et moi, travaillant là, dans cette chambre poudreuse, à la lueur pénible du gaz, levant quelquefois les yeux de notre amas de papier et de notre dédale de chiffres, pour échanger un mot ou deux avant de retomber dans le silence, il me semblait étrange que lui et moi nous pussions avoir part aux splendeurs de Lythwaite-Hall.

Les splendeurs pouvaient s’en aller au vent, peu m’importait ; mais il y avait aussi des douceurs. Le dimanche, le seul jour où j’eusse le temps de me permettre ces rêveries, il m’arrivait d’être hanté par les senteurs des haies d’aubépine, par le croassement des corbeaux, ou par le doux gazouillement des petites grives fredonnant dans les arbres.

Le lundi, lorsque mon père revint, je lui demandai si tout allait bien chez nous.

— Très bien ; on est remarquablement calme, et votre mère, ajouta-t-il avec un gai regard de ses petits yeux gris, votre pauvre mère a renoncé à dire à tout le monde combien lord Erlistoun lui manque.

Il était donc parti sain et sauf. Eh bien, qu’il aille, et que la prospérité l’accompagne ! C’était