Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/213

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Lorsqu’elle revint, ce fut seulement pour dire :

— Bonsoir, Marc.

Et elle le dit précipitamment. Ses joues étaient brûlantes, mais sa main glacée. Cela me frappa au cœur.

Je ne suis pas un avocat de la dignité romanesque du silence, du moins, entre deux personnes qui se comprennent et ont confiance l’une en l’autre, quelle que puisse être leur affection réciproque ; entre elles le silence n’est pas toujours une vertu ; c’est souvent de la lâcheté, de l’égoïsme ou de l’orgueil.

— Ne vous sauvez pas, dis-je, j’ai à vous parler.

— Je ne peux pas. Je ne dois pas rester.

— Une minute seulement ; asseyez-vous, car elle tremblait. Lady Erlistoun vient ici lundi nous faire une visite. Le saviez-vous ?

— Oui, il me l’avait dit.

Il ! ce petit mot si significatif ! Mais je le laissai passer, ce n’était pas le moment de s’arrêter à des bagatelles.

— Cousine, je voudrais savoir… non que j’aie le moindre droit à vous le demander, ne me répondez pas si vous y avez quelque objection ; mais pour m’expliquer quelque chose qu’il a laissé échapper, j’aimerais à savoir si vous avez eu des nouvelles de lord Erlistoun depuis son départ.