Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/220

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— Elle seule. Comme c’est étrange de la part de lord Erlistoun !

Je n’étais pas du même avis.

Lady Erlistoun était très belle. On voyait sur-le-champ où son fils avait pris son profil délicat, ses yeux doux et expressifs. La ressemblance eût pu être plus marquée si elle eût été plus jeune ; elle le deviendrait davantage quand il avancerait en âge. Dans leur monde, on vieillit vite de vingt-quatre à quarante-quatre ans.

Ses manières ressemblaient à celles de son fils. Elle insinua quelques compliments à ma mère sur l’extrême beauté de Lythwaite-Hall et sur le désir qu’elle avait de le voir. Puis elle expliqua gracieusement qu’elle se trouvait pour un jour chez l’évêque, et qu’elle n’avait pas voulu retourner dans le Nord sans avoir le plaisir de faire la connaissance de miss Browne. Toujours sans faire allusion à l’objet particulier de sa visite, et sans paraître remarquer, sinon par les politesses ordinaires, la jeune personne qui lui avait été présentée sous le nom de miss Dowglas.

Après cette présentation solennelle, miss Dowglas avait lentement repris sa place ; mais il fallait des yeux aussi attentifs que les miens pour apercevoir les regards furtifs que lady Erlistoun jetait de temps en temps sur elle, l’examinant de la