Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/221

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tête aux pieds avec cette inquisition fine que les femmes exercent les unes sur les autres.

Jeanne restait là, fièrement calme et d’une beauté incontestable.

— Miss Dowglas, voulez-vous me montrer vos roses ? Erlistoun m’a beaucoup parlé de vos belles roses.

C’était la première fois qu’elle prononçait le nom de son fils.

Jeanne traversa la chambre. Lady Erlistoun la suivit des yeux, examina chaque pas, chaque geste, chaque mouvement des mains, tandis qu’elle lui montrait les fleurs dans les vases. Elle écouta attentivement toutes les paroles qui tombaient de ses lèvres, à voix basse, dans l’anglais le plus pur, qui ne ressemblait guère à l’accent lancastrien de ma bonne mère.

Faisons égale justice à une autre mère. Jugeons-la justement, elle qui avait été accoutumée toute sa vie à ces élégances extérieures, dont elle faisait plus de cas qu’elles ne valent, bien qu’elles ne soient pas sans valeur comme indication de choses plus importantes. Je me demande maintenant si le fils de ma mère et le cousin de Jeanne avait le droit de se sentir si indigné tandis que cette noble dame causait avec cette autre dame (oui, elle avait reconnu ce fait évident, je le vis),