Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/229

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élégante et souriante de lady Erlistoun, se trouvait un visage que je connaissais, toujours le même. Les circonstances extérieures ne pouvaient agir sur Jeanne ; seulement, par contraste, elle avait quelquefois l’air plus grave que jadis.

Elle avait choisi son lot ; elle était d’âge à savoir ce qu’elle voulait et à être l’arbitre de ses destinées.

Fréquemment, comme chef temporaire de la famille, je menais ma mère et ma cousine aux réceptions de lady Erlistoun. Là, n’ayant rien de mieux à faire, je passais mon temps à moraliser sur le genre de vie que menait cette noble famille, dont le sang était plus pur que celui de la plupart des comtes et des ducs modernes. Et puis, leur vie était le type de bien d’autres qui ne sont jamais entrées dans mon expérience personnelle. Au milieu de ce tourbillon de la société qui devient, quand on le veut, le centre d’une solitude contemplative, je remarquai certains faits que, nous autres parvenus, nageurs hardis qui sommes entrés par la force de nos bras dans des eaux inconnues, nous avons souvent bien de la peine à apprendre.

Il me parut qu’on nous méprise moins pour ce que nous sommes que pour ce que nous prétendons, et que le secret de l’aisance aristocratique