Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/237

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— Deux ou trois ans seulement, peut-être un peu moins.

— Et quand voudriez-vous partir ?

— Tout de suite.

Jeanne ne fit pas d’autre question : elle restait immobile. Ce n’était pas la couleur, car elle était maintenant toujours pâle, mais quelque chose disparut de son visage comme la lumière disparaît d’une fenêtre quand le soleil se voile, l’obscurité vient graduellement ; on s’y attendait ; cependant c’est une perte, une chose qui était et qui n’était plus.

— Dites-moi, miss Dowglas, que pensez-vous de ce projet ?

— Si lord Erlistoun le désire, et il le désire puisque sa mère le désire, il n’y a point de doute que vous ne deviez le faire.

— Devoir ! votre mot d’ordre, vous l’avez inculqué à un de nos amis. Il parle toujours de ce qu’il doit faire ; sérieusement, et il y avait de la bienveillance sous son ton de plaisanterie, une mère doit de la reconnaissance à ceux qui exercent une bonne influence sur son fils dans un moment critique de sa vie.

Les lèvres de Jeanne tremblaient.

— Je suis vraiment fâchée de le séparer de vous pour ce voyage ; mais vous le connaissez