Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/241

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Il n’avait jamais passé jusqu’alors une journée tout entière à Baker-street ; il devint bientôt impatient, agité, se promenant en long et en large dans le long salon sombre qui était notre appartement. Il n’y avait point de jolis boudoirs pour s’asseoir et causer comme chez lady Erlistoun. Il n’y avait point de jardins en plein soleil pour y faire l’amour comme à Lythwaite-Hall, c’est-à-dire si Jeanne avait permis de faire l’amour, ce qu’elle ne permettait pas. C’était seulement dans ses yeux, qui en dépit de son calme semblaient suivre tous les mouvements de lord Erlistoun et tenir note de ce qui lui plaisait, qu’on pouvait lire un amour étranger à tout égoïsme, détestant toute coquetterie, et qui ne se manifestait jamais mieux que par le silence.

Enfin, pendant qu’il écoutait courtoisement les longues confidences de ma bonne mère sur les désagréments d’une maison meublée, Jeanne plia son ouvrage et proposa d’aller tous encore une fois, comme nous l’avions fait si souvent, au Palais de cristal.

— Mais c’est jeudi, c’est un des jours du peuple.

— J’appartiens au peuple ; j’aimerais à y aller.

Nous allâmes donc.

Il est déjà à moitié oublié ; ce sera bientôt une histoire à raconter à nos enfants que le palais po-