Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/245

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fond, prolongé semblait la transpercer ; lorsqu’elle se leva, à peine pouvait-elle se soutenir.

— Elle est épuisée ; il faut la ramener à la maison.

— Oui, oui. Cinq minutes encore, pour faire un dernier tour dans cette belle nef, n’est-ce pas, Jeanne ?

Elle consentit par un sourire.

S’appuyant sur le bras de lord Erlistoun, elle traversa lentement la nef ; puis, à la porte, elle s’arrêta et se retourna pour regarder en arrière.

L’année dernière, en allant à Kensington-Garden, je m’arrêtai aussi, peut-être au même endroit, en me rappelant comment nous nous étions trouvés tous les trois et comment nous avions contemplé ce palais enchanté avec tout son éclat de coloris, de parures et de son. Qu’en restait-il ? Rien, si ce n’est l’air, la lumière et l’espace où le soleil brille encore, où l’herbe pousse. Heureux, me disais-je, ceux à qui ces biens restent encore, après la destruction des palais de cristal de leur jeunesse !

En revenant à la maison, lord Erlistoun trouva un billet de sa mère qu’il fit passer à Jeanne avec un geste de dépit.

— Mais, non, je ne veux pas ; comment peut-elle le demander ? Ma dernière soirée ! la perdre