Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/246

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chez l’évêque… Elle sait que j’ai horreur d’y aller… Jeanne, si vous saviez…

Il s’arrêta.

— Je sais une chose, dit la voix persuasive de Jeanne ; c’est que vous ne refuserez pas votre mère, c’est son droit.

— Et vous, n’avez-vous pas de droits ? Pas même ce dernier soir ? Ah ! vous êtes cruelle !

— Vous croyez ?

Jeanne prit sa montre. Sa main tremblait, mais son accent était décidé.

— Vous avez le temps de nous satisfaire toutes deux. Voyez, une, deux, trois heures encore à rester avec nous, et puis vous partirez.

Encore quelques reproches comme Jeanne en devait souvent supporter et calmer par son sourire. Mais son sourire le calmait toujours, et, autre fait qui me faisait toujours réfléchir à l’avenir, sa volonté l’emportait toujours.

Une heure de calme environ dans le salon qui s’obscurcissait peu à peu. Je lus à la fenêtre aussi longtemps que possible ; ma mère sommeillait sur le canapé. Lord Erlistoun protestait contre les lampes ; nous n’avions donc pour nous éclairer que le fantastique reflet du réverbère de la rue donnant sur la muraille. À sa lueur, je voyais Jeanne immobile dans son fauteuil, et une autre