Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/252

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et je ferais de même vingt fois encore, parce que j’espère en vous.

Elle n’avait pas parlé avec confiance, le fondement et la source de l’amour ; mais il ne s’en aperçut pas.

— Oui ! répéta Jeanne, un grand espoir ! Voilà comme nous sommes, nous autres femmes ; votre amour nous importe moins que ce que vous êtes. Nous pouvons nous satisfaire, mêmes séparées de vous, si vous êtes tout ce que vous devez être ; je le pourrai.

— Jeanne, je serai tout ce que vous voudrez si vous voulez seulement être ma Jeanne.

Il essaya sans doute de la prendre dans ses bras, car elle recula évidemment.

— Oh ! non, dit-elle avec un accent douloureux, j’ai le sentiment que ce n’est pas bien, à moins que…

Et elle laissa tomber sa tête dans ses mains.

— Je sais que nous ne serons jamais l’un à l’autre plus que nous ne le sommes maintenant.

Je ne sais pas ce qu’il répliqua, quelles furent les dernières paroles qu’ils échangèrent. Qu’elles restent sacrées comme toutes les dernières paroles !

Lorsque Jeanne me rappela de ma chambre pour lui dire adieu, lord Erlistoun était debout,