Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’un ton incohérent ; sa voix était tour à tour farouche et tendre.

— Non, répliqua Jeanne, je ne crains pas ces choses-là ; Les différences extérieures ne sont rien quand l’union est au fond, l’amour, la confiance et… la fidélité.

— Assez, assez ! dit-il amèrement. Je ne suis pas à vos yeux d’un tempérament fidèle. Prudente personne ; vous me jugez d’après la couleur de mon teint et la nuance de mes cheveux.

— Lord Erlistoun ?

— Non, je ne le nie pas, je suis fort différent de votre cousin Marc que voilà. Je suis méridional jusqu’au bout des ongles ; il me semble quelquefois que mon sang court comme du feu dans mes veines, vous l’embrasez, et puis vous me regardez brûler ! Jeanne, vous ne m’aimez pas, vous ne m’avez jamais aimé !

Un instant elle ne répondit pas :

— Ainsi vous pensez que lorsque je vous ai promis, vous savez bien quoi, je me suis menti à moi-même et encore plus à vous, par le plus indigne mensonge que puisse prononcer une femme ?

— Pardonnez-moi ! oh ! pardonnez-moi ! je vous aime et je vous fais toujours du chagrin !

Jeanne hésita encore avant de répondre.

— Le chagrin et l’amour, je prends tout ensemble,