Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/272

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revenir sur-le-champ en Angleterre. Il était obligé de laisser encore quelques mois sous ma garde « le plus cher trésor qu’il eût au monde ».

Je donnai la lettre à Jeanne sans commentaire ; elle n’en fit aucun. Son temps était alors pleinement occupé ; lady Émily partait pour faire un voyage en Suisse, je crois, et Jeanne avait bien de la peine à résister au désir qu’Émily éprouvait de l’emmener.

— Je ne peux pas, dit-elle, quand je la pressai aussi, promettant d’obvier à tous ses scrupules sur le compte de ma mère. Je ne peux pas aller voyager. Oh ! non, je n’ai jamais été bonne que pour rester en repos à la maison.

Lorsque lady Émily fut partie, elle sembla s’appuyer davantage sur cette affection de l’intérieur, sur cette paix, cette union, qui résistaient à notre gêne. Je la vois encore comme elle était d’ordinaire, le dimanche soir, accroupie auprès de ma vieille mère, le bras posé sur ses genoux, et ses grands yeux mélancoliques attachés sur moi pendant que je cherchais à les faire rire et à les amuser. Quelquefois, après m’avoir écouté en riant un peu, elle soupirait d’un air de soulagement en disant :

— Oh ! Marc, comme c’est bon de vous avoir !

Quels trésors que ceux dont on est parfois plus