Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/283

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Il parlait presque d’un ton de reproche, et pour la seconde fois, avec une sorte de déférence affectueuse, il baisa cette main immobile.

Puis, d’un air toujours tranquille, mais également passif, Jeanne s’assit auprès de la table et se mit à servir le thé.

Lord Erlistoun était changé certainement. Il avait l’air plus jeune encore, si c’est possible, comme un homme au début d’une vie réglée est souvent plus jeune qu’un enfant blasé et sans but. Son impétuosité s’était calmée, il y avait autour de lui comme une atmosphère nouvelle de ce repos qui en lui-même est une force. Il parlait au moins autant que par le passé, surtout de ses voyages. Il dit incidemment, en réponse à une question que je lui fis, qu’ils étaient revenus en Angleterre avec l’évêque et lady Émily, qu’ils avaient rencontrés en Suisse ; mais, en masse, la conversation resta générale et elle était souvent interrompue par des moments de gravité et de silence.

Nous restâmes là très tard, Jeanne et lord Erlistoun assis l’un près de l’autre comme des amants. Cependant je ne remarquai ni le chuchotement des amants ni un regard mécontent de la présence de ma mère et de la mienne. Il était évidemment satisfait des choses comme il les trouvait, heu-