Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/30

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elle y avait bien été, mais on l’avait renvoyée dès qu’elle avait été assez forte, en lui disant qu’elle était assez jeune pour travailler. Mais, mon garçon, quel ouvrage aura-t-elle pu trouver avec son enfant à garder ?

Guillaume écoutait le récit de sa mère avec une profonde sympathie, non sans quelque mélange de l’ancienne honte. Mais en lui ouvrant son cœur, la mère avait trouvé le chemin de celui du fils, et au bout d’un moment, il dit :

— Mère ! je crois que je ferais mieux de retourner chez nous. Thomas peut rester avec toi ; je sais que je devrais rester aussi, mais je ne peux vivre en paix si près d’elle sans avoir le désir de la voir, Suzanne Palmer, je veux dire.

— Est-ce que le vieux M. Palmer, dont tu m’as parlé, a une fille ? demanda madame Leigh.

— Oui, et je l’aime de toute ma force, et c’est parce que je l’aime que je veux quitter Manchester. Voilà tout.

Madame Leigh essaya un instant de comprendre ce discours, mais elle en trouva l’interprétation trop difficile.

— Pourquoi ne lui dirais-tu pas que tu l’aimes ? Tu es un beau garçon et sûr de trouver de l’ouvrage. Tu auras Upclose à ma mort ; et, quant à cela, tu pourrais bien l’avoir tout de suite, je