Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/325

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ment même. La noblesse était encore là, la beauté avait disparu, il n’y restait plus que cette douceur qui apparaît comme les vapeurs de l’automne lorsque l’été de la vie est complètement passé. Un calme, un repos profond indiquaient qu’elle acceptait pleinement le départ de sa jeunesse, qu’elle contemplait constamment ce qui seul donne une valeur durable aux joies terrestres, le repos qui est au delà, les joies qui demeurent éternellement.

Le train s’arrêta à une petite station. Une voiture attendait et un jeune homme.

— Miss Dowglas !

— Lord Erlistoun !

Ils se revirent, non sans émotion, mais comme de vieux amis pourraient naturellement se revoir après une longue absence, rien de plus.

— Émily est là ; elle a si grande envie de vous voir !

Et il entraîna Jeanne dans la petite salle d’attente où Émily tomba dans ses bras en versant quelques larmes ; elle avait l’air plus émue qu’eux, cette heureuse petite Émily, aimante et aimée.

La journée s’écoula comme un rêve : à Hollingbourne, au dedans et au dehors, le lieu était ravissant, un vrai séjour enchanté, et tous deux les dignes maîtres de cet endroit charmant me parurent familiers et cependant un peu étranges, connus