Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/328

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— Jeanne, il m’est arrivé quelque chose la semaine dernière ; j’aurais besoin de vous consulter. Voulez-vous maintenant ?

Elle se retourna et m’écouta.

Je lui dis comment à la Saint-Michel mes appointements avaient été doublés, comment, en parlant au chef de notre maison de la conviction d’Algernon que la bonne réputation de Browne et fils suffirait pour mettre à flot Browne et frères, et pour rendre le voyage facile, si on avait seulement un petit capital pour commencer, le bon vieillard, jadis créancier de mon père, m’avait offert, à titre de prêt, le montant de la dette de celui-ci, payé depuis longtemps.

— Servez-vous-en, m’avait-il dit ; perdez-le, ou rendez-le-moi d’ici à dix ans. Cet argent te revient de droit, mon garçon : car tout autre que ton excellent père ne m’en aurait jamais payé un sou !

Les yeux de Jeanne étincelaient pendant que je lui racontais mon histoire.

— Me conseillez-vous d’accepter et de recommencer sur de nouveaux frais ? Vous ne croyez pas qu’il soit trop tard ?

— Rien de ce qui est bon à faire ne vient jamais trop tard. Et ceci me semble bon à faire à cause d’Algernon. Aussi (et sa voix tomba doucement) à cause de votre père.