Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/38

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ments faits avec les robes de sa mère, je suppose, car les dessins étaient bien grands pour les acheter à un petit enfant. J’ai toujours aimé les enfants, et je n’avais pas l’esprit bien à moi, à ce que dit mon père ; il faisait très froid, et quand j’ai vu qu’il n’y avait personne dans la rue (il était près de dix heures), je l’ai emporté chez nous et je l’ai réchauffé. Mon père a été très en colère quand il est rentré ; il m’a dit qu’il la porterait le lendemain à l’hôpital, et il m’a bien grondée à son sujet. Mais quand le matin fut venu, je ne pouvais plus m’en séparer. La petite avait dormi toute la nuit dans mes bras, et je savais comment on élève les enfants à l’hôpital. Aussi j’ai dit à mon père que je renoncerais à mes journées, que je resterais à la maison et que je tiendrais une école s’il me permettait de garder la petite, et au bout de quelque temps il a dit que, pourvu que je gagnasse assez pour qu’il eût ce qui lui fallait, il me le permettait ; mais il n’a jamais aimé l’enfant. Voyons, ne tremblez pas si fort ; je n’ai pas grand’chose à dire de plus ; peut-être ai-je tort de le dire, mais je travaillais dans la rue Brabazon, la porte à côté de madame Lomax. Les domestiques des deux maisons étaient très intimes, et je leur ai entendu parler de Lisa, comme ils l’appelaient, au moment où elle a été renvoyée. Je ne sais pas si je l’ai ja-