Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/37

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n’avait aucune idée… Non, je ne veux pas dire cela, mieux vaut ne rien dire. Il lui a pardonné à son lit de mort. Probablement je ne m’y suis pas bien prise.

— Voulez-vous tenir la petite un moment ? dit Suzanne.

— Si elle veut bien venir avec moi. Les enfants m’aimaient autrefois, avant que j’eusse l’air triste, cela leur fait peur, je crois.

Mais la petite fille se pressait contre Suzanne, qui l’emporta avec elle. Madame Leigh resta seule ; elle ne mesurait pas le temps.

Suzanne redescendit avec un paquet de vêtements d’enfants entièrement usés.

— Il faut m’écouter, madame Leigh, et ne pas trop vous attacher à ce que je vais vous dire. Nancy n’est pas ma nièce, ni ma parente, que je sache. Je travaillais autrefois en journée. Un soir, en revenant à la maison, il me sembla qu’une femme me suivait ; je me retournai pour regarder. Avant que je pusse voir son visage, car elle détournait la tête, elle m’offrit quelque chose. Je tendis les bras par instinct ; elle y déposa un paquet, puis, avec un sanglot qui m’alla au cœur, elle s’enfuit. C’était un petit enfant. Je regardai tout autour de moi, mais la femme avait disparu comme l’éclair. Il y avait un petit paquet de vête-