Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/41

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dans mes bras, nous nous coucherions ensemble, et nous n’aurions plus qu’à mourir.

— Ne dites pas cela, reprit doucement Suzanne ; malgré tout ce qui s’est passé, elle peut encore revenir au bien. Marie-Madeleine est revenue, vous savez bien.

— Ah ! je ne m’étais pas trompée sur vous comme Guillaume. Il croyait que vous ne voudriez pas le regarder si vous saviez l’histoire de Lisette. Mais vous n’êtes pas une Pharisienne.

— Je suis bien fâchée qu’il ait pu me croire si dure, dit Suzanne à demi-voix et en rougissant.

Madame Leigh prit peur, dans son anxiété maternelle ; elle craignit d’avoir fait tort à Guillaume dans l’esprit de Suzanne :

— Vous voyez, Guillaume a si haute opinion de vous, à son idée, l’or n’est pas assez bon pour mettre sous vos pieds. Il disait que vous ne le regarderiez pas seulement comme il est, sans parler de ce qu’il est le frère de ma pauvre enfant. Il vous aime tant que cela lui donne pauvre opinion de lui-même et de tout ce qui lui appartient, comme s’il n’était pas digne de vous approcher ; mais c’est un brave garçon et un bon fils, vous seriez heureuse si vous le preniez. Ainsi, il ne faut pas que ce que j’ai dit lui fasse tort, certes !