Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/56

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parler, mais elle souleva la petite fille et la mit dans les bras de sa mère ; puis, en les regardant toutes deux, quelque chose triompha de son courage, et elle tomba à genoux en s’écriant tout haut :

— Ô Dieu ! mon Dieu, aie pitié d’elle, pardonne lui et console-la !

Mais la mère souriait toujours ; elle caressait le petit visage, en murmurant de tendres paroles, comme si son enfant était vivante.

— Elle devient folle, pensait Suzanne.

Mais elle priait, elle priait toujours en pleurant.

Le docteur revint avec la potion. La mère la prit sans se douter de la nature du remède. Le docteur resta près d’elle, et bientôt elle s’endormit. Alors il se leva doucement et faisant signe à Suzanne de le suivre jusqu’à la porte, il lui dit :

— Il faut lui enlever le corps. Elle ne se réveillera pas. Cette potion la fera dormir plusieurs heures. Je reviendrai avant midi. Voilà le jour, adieu.

Suzanne referma la porte sur lui, puis dégageant l’enfant des bras de la mère, elle ne put résister au désir de pleurer doucement son enfant chérie, en essayant de fixer dans son sou-