Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/64

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de la promesse que je lui ai faite hier au soir. Il faut me donner du temps ; je ferai bien avec le temps. Je n’ai pu y penser tranquillement, mais je ferai ce que je dois faire, ce qu’il faut, n’ayez pas peur. Vous m’avez parlé bien franchement, Suzanne. Vous avez douté de moi ; je vous aime tant que vos paroles me vont au cœur. Si j’avais hésité un moment avant de promettre tout d’un coup, c’est que, même par amour pour vous, je ne voulais pas dire ce que je ne sentais pas, et au premier abord je ne sentais pas tout ce que vous auriez voulu ; mais je ne suis ni dur, ni cruel ; si je l’étais, je n’aurais pas eu autant de chagrin que j’en ai eu.

Il se leva comme pour partir, et, par le fait, il sentait qu’il avait besoin de réfléchir en paix. Mais Suzanne, attristée de ses paroles imprudentes et de leur dureté apparente, fit un pas ou deux vers lui, s’arrêta, et puis rougissant violemment, elle dit doucement à demi-voix :

— Guillaume ! je vous demande pardon ; je suis bien fâchée, voulez-vous me pardonner ?

Elle qui s’était toujours tenue à l’écart, qui avait toujours était si réservée, elle parlait maintenant d’une voix suppliante. Ses yeux tantôt imploraient, tantôt se baissaient vers la terre. Sa douce confusion en disait plus que ses paroles. Guillaume se