Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/66

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de moi. Quoi que tu sois ou que tu aies pu être, nous n’en parlerons jamais. Nous laisserons le passé derrière nous et nous retournerons à la ferme d’Upclose. Je ne l’ai quittée que pour te chercher, mon enfant, et Dieu t’a ramenée vers moi. Que son nom soit béni ! Ce Dieu est bon aussi, Lisette. Tu n’as pas oublié ta Bible ? J’en suis sûre, tu lisais si bien. Moi, je n’y suis pas habile, mais j’ai appris des versets qui me consolaient un peu, et je me les disais bien des fois par jour. Ne te cache pas comme cela, Lisette, c’est ta mère qui te parle. Ta petite fille est venue dans mes bras hier. C’est un ange maintenant et elle parlera à Dieu pour toi. Ne sanglote pas si fort, tu la retrouveras dans le ciel, car je suis sûre que tu tâcheras d’y aller, à cause de ta petite Nancy. Écoute, je vais te dire les promesses de Dieu à ceux qui se repentent ; seulement n’aie pas peur.

Madame Leigh joignit les mains et chercha à répéter bien nettement tous les passages de miséricorde et d’amour qu’elle put se rappeler. Elle entendait bien, à la respiration oppressée de sa fille, que celle-ci écoutait ; mais elle était si agitée et si troublée qu’elle vit bien qu’elle ne pouvait plus parler. C’était tout ce qu’elle pouvait faire que de ne pas pleurer tout haut.

Enfin elle entendit la voix de sa fille.