Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/91

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Je me demandai ce que Nancy en pensait, la belle Nancy Hine, qui riait et plaisantait avec sa liberté accoutumée derrière son comptoir, mais qui s’arrêta stupéfaite en voyant la voiture du château.

Je les apercevais par la fenêtre de la boutique, la fille du boulanger et la mère du jeune maître. Je voyais briller les yeux de madame Rochdale, tout en donnant de sa voix ordinaire quelque ordre pour sa maison, et profitant de cette occasion pour examiner attentivement la grande jeune fille aux traits réguliers qui rougissait gauchement devant elle ; elle était embarrassée cette fois, bien que j’eusse entendu dire que Nancy Hine était fille de trop d’esprit pour avoir rougi depuis qu’elle avait vingt ans.

Je crois qu’on la calomniait ; on la calomniait alors et par la suite. Elle avait de l’esprit, beaucoup plus que la plupart des jeunes filles de sa classe : elle avait l’air hardi et résolu ; mais elle n’était pas dépourvue de conscience et de droiture.

Pendant l’entrevue qui ne dura pas deux minutes, je crus qu’il valait mieux rester à la porte. Naturellement, lorsque madame Rochdale rentra dans la voiture, je ne fis aucune remarque ; elle ne dit rien non plus.

Elle me donna le gâteau pour les enfants de l’é-