Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/92

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cole. De la porte, je la regardai passer, et j’aperçus encore un moment à la fenêtre de la voiture ce profil si fin, si noble et si délicat.

Comment un jeune homme, fils d’une pareille mère, élevé par elle, fiancé à une charmante créature comme Célandine, pouvait-il abaisser ses goûts, ses habitudes, ses instincts et faire la cour à une villageoise, — belle, il est vrai, mais de cette beauté grossière qui serait passée à trente ans, pour la conquérir illégitimement, disait-on même — assurément c’était impossible. Ce qu’on disait du jeune M. Rochdale et de Nancy Hine ne pouvait être vrai.

Je crois que sa mère était du même avis ; si elle l’avait cru, aurait-elle pu s’éloigner avec le calme sourire qu’elle nous avait laissé pour adieu aux enfants de l’école et à moi ?

M. Rochdale était parti pour l’Écosse avant cet incident. Il ne paraissait pas pressé de revenir, pas même lorsqu’un caprice du vieillard ramena tout d’un coup sir John Childe et sa nièce à Ashen-Dale.

Madame Rochdale s’y rendit sur-le-champ et ramena Célandine avec elle. Nous vîmes tous avec joie les deux dames, la mère et la fille se promener ensemble dans leur douce intimité, errer dans les serres, parcourir les environs en voiture et rire