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ensemble en donnant le soir à manger aux cygnes de l’étang.

Il semblait qu’il n’y eût au monde ni médisants, ni calomniateurs, ni filles de boulanger.

Hélas ! cela dura quatre jours, les derniers jours où j’ai vu un air de bonheur et de jeunesse à madame Rochdale, les derniers où j’ai vu Célandine Childe joyeuse et séduisante dans sa jeune beauté.

Le cinquième jour, la voiture de sir John Childe arriva au château, non pas lentement, majestueusement, comme de coutume, mais avec une rapidité menaçante. Il resta enfermé deux grandes heures avec madame Rochdale dans la bibliothèque. Puis elle sortit, son pas était lourd, elle paraissait portée par une force machinale, mais sans baisser la tête ni les yeux. Elle me dit d’aller appeler mademoiselle Childe, qui lisait dans le pavillon. Elle l’attendit à la porte du vestibule.

— Maman !

Sur le désir de madame Rochdale, elle avait déjà pris l’habitude de lui donner ce tendre nom ; mais, cette fois la mère en parut péniblement frappée.

— Maman, y a-t-il quelque chose ? dit la jeune fille devenant pâle et se suspendant à son bras.

— Rien qui doive vous alarmer, ma chère, rien