Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/96

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petite personne comme un enfant pour l’envelopper dans le grave et paisible silence d’une affection inexprimable.

Il fallait quatre jours pour avoir une réponse des bruyères où M. Rochdale chassait alors. Le temps devait sembler long à ces deux pauvres femmes dont la vie entière dépendait de lui, d’un oui ou d’un non.

Le dimanche, suivant dans l’intervalle, toutes deux parurent à l’église le matin et le soir. À cette exception près, elles ne sortirent pas, et on ne les vit guère circuler dans la maison qu’à l’heure du dîner. Alors, donnant le bras à sa compagne, madame Rochdale descendait et prenait place au bout de la longue table, mettant toujours mademoiselle Childe à sa droite.

Le vieux maître d’hôtel disait que cela lui faisait mal de les voir toutes deux regarder la place vide au haut de la table.

Le cinquième jour arriva et s’écoula sans lettres. Le sixième de même. Dans la soirée, la mère donna l’ordre de préparer la chambre de M. Rochdale, il était possible qu’il revînt à l’improviste ; mais il ne revint pas.

Je crois que madame Rochdale et mademoiselle Childe passèrent la moitié de la nuit debout.

Le lendemain matin, elles déjeunèrent ensem-