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Page:Gasquet - Le Paradis retrouvé, 1911.djvu/29

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II
Sommeil d'Adam


C’est au cœur d’un jardin prodigue où tout s’éveille.
Une terre aux yeux frais que le jour émerveille.
Un ciel vierge. Des bois touffus devant la mer…
Rêvé-je ? Étais-je là ? Sous la lampe d’hiver
Ai-je trop regardé quelque vieille gravure ?
L’Éden monte du fond de ma mémoire obscure…
De grands arbres fleuris et sous leurs lourds rameaux
Dans l’herbe haute, autour d’Adam, des animaux
Mêlent leur cœur paisible au premier soir du monde.
On entend respirer l’immensité profonde,