Page:Gaston Paris, lepetit poucet et la grande ourse, 1875.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des grands phénomènes naturels. Née probablement dans un pays de montagnes, sous les climats violents de la Haute Asie centrale, la religion indo-européenne porte dans chacun de ses mythes la trace de la joie ou de l’effroi que jetaient dans l’âme encore presque uniquement sensible des hommes d’autrefois les convulsions terribles, mais souvent bienfaisantes qu’ils avaient a subir sans moyens de s’en défendre. Si l’on ose émettre, une opinion sur les origines, encore bien obscures, des religions sémitiques, elles semblent s’être développées chez un peuple plus réfléchi, moins passionné, et soumis à des conditions de vie différentes. Les grandes plaines où se sont assises les premières civilisations sémitiques n’offraient pas les spectacles grandioses et saisissants des pâturages montagneux où la divinité se révélait dans les orages ; la sérénité des nuits, la transparence de l’air, l’absence de lignes qui arrêtassent les regards, tout contribuait à reporter vers le ciel les yeux des pâtres qui menaient leurs troupeaux dans ces immenses prairies. Aussi les Chaldéens furent-ils, d’après la tradition de toute l’antiquité, les premiers astronomes ; mais avant qu’ils eussent l’idée d’observer scientifiquement la marche des astres, ils avaient adoré leur splendeur. Les