Page:Gaston Paris, lepetit poucet et la grande ourse, 1875.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tracés ; nous retrouvons plus d’une fois avec étonnement, dans nos idées les plus habituelles, dans les notions qui nous sont les plus familières, la manière de penser et de sentir de ces peuples qui nous apparaissent si lointains. Nous devons signaler et raviver de tels souvenirs avec une reconnaissante piété.

Mais ce n’est point là le sujet de cette étude. Je veux seulement constater que les religions indo-européennes ne nous offrent rien de semblable au culte planétaire. Jacob Grimm s’est étonné de cette lacune chez les Allemands : elle leur est commune avec leurs frères. Les peuples de l’Europe, au moins, ne semblent même pas avoir eu de noms pour désigner les planètes : ceux qu’ils leur ont donnés sont, comme nous venons de le dire, empruntés aux Orientaux. Vénus seule, généralement divisée en étoile du soir et étoile du matin, a été l’objet de légendes mythologiques et de dénominations diverses 2 ; les quatre autres planètes ne sont mentionnées, si |e ne me trompe, avec des noms particuliers, dans aucun texte ancien antérieur à l’introduction en Grèce de l’astronomie asiatique.

L’impression produite sur nos ancêtres par le ciel étoilé fut tout autre. Ils en restèrent