Page:Gaston Paris, lepetit poucet et la grande ourse, 1875.djvu/34

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est intimement lié, comme nous le verrons plus bas, à son labourage. — L’histoire albanaise de Noisette a plus fidèlement gardé le souvenir du trait primitif, bien qu’elle l’ait un peu modifié : « Un jour on l’envoya aux champs pour labourer avec les bœufs ; il y alla, sauta sur la pointe de la charrue et dirigea fort bien les bœufs. » — Dans le conte roumain, le récit est très-tronqué, mais on y reconnaît encore le fonds ancien : « Un jour le mari alla labourer dans son champ ; la femme lui prépara de quoi dîner ; mais comme elle n’avait personne pour lui porter ses aliments, elle les donna à la souris, et celle-ci se chargea de la commission. » Suit la transformation de la souris en petit garçon (voy. sur ce point la note 35). « Il porta donc la nourriture au champ, et pendant que le mari mangeait, le petit diable alla à la charrue, et en un quart-d’heure, il laboura dix arpents de terre, plus que l’homme n’aurait pu faire en une semaine avec les bœufs les plus forts. » — Le conte allemand de Grimm , bien plus détaillé, a changé les bœufs en chevaux et le laboureur en bûcheron : « Le paysan, père de Poucet, se préparait un jour à aller dans la forêt chercher au bois ; il dit : Je voudrais bien avoir quelqu’un pour m’amener ma voi-