Page:Gaston Paris, lepetit poucet et la grande ourse, 1875.djvu/36

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passer un cheval pour un cheval parlant ; le moyen qu’il emploie c’est de se cacher dans l’oreille de la bête et de parler quand on l’interroge. — Je n’ai pu voir le conte danois cité par Grimm : le héros, Svend Tommeling, n’est pas plus long qu’un pouce ; il est venu au monde le chapeau sur la tête et l’épée au côté : entre autres exploits qu’il accomplit, Grimm dit simplement qu’il conduit la charrue, ce qu’évidemment il fait comme ses frères de Lithuanie, de Grèce, de Roumanie, d’Esclavonie et d’Allemagne. — Le Poucet norvégien (Tommeliden) a perdu presque toute son histoire : comme son voisin le danois, il est long comme le pouce et veut épouser une très-grande princesse ; la seule trace du récit primitif qui se trouve dans ses aventures assez insignifiantes, c’est que dans le voyage qu’il fait avec sa mère pour aller voir sa belle, il se cache successivement dans la crinière, dans l’oreille et dans les naseaux du cheval qui les porte.

Ce trait essentiel de la légende de Poucet me paraît indissolublement lié aux deux ou trois autres qu’on rencontre également dans plusieurs versions différentes de son histoire ; ainsi s’il est avalé par un bœuf (grec) ou une