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Page:Gaston Phoebus - La Chasse, J-Lavallee, 1854.djvu/143

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Chapitre seizième.
Des maladies des chiens et de leurs condicions.


Chiens ont moult de maladies et diverses et la plus grant, c’est la rage ; de quoy en ya de ix manières, desquelles j’en diray une partie. La première appelle len rage enragée. Les chiens qui sont enragiez de cieu rage crient et hullent à vois cassé et non pas telle comme ils souloient avoir quant estoient seins. Quant ils se pevent eschaper, ils vont tout partout, mordant hommes et bestes et tout quant qu’ils truevent devant euls. Et est moult périlleuse leur morsure : quar ce à quoy ils mordront ou trairont sang à grant paine sera qu’il ne soit enragié. Les signes de cognoistre le commencement du chien enragié, ce est qu’il ne menge mie si bien comme il souloit et qu’il mort les chiens en les festeyant de la cueue et les flairant premier. Et puis leiche ses lèvres et fet un grant souflet du nés ; et ha fière regardeure : et regarde à ses costés et fait semblant qu’il ha mousches environ soy, et puis crie. Et quant on cognoist cieuls signes on le doit oster des autres jusques à quatre jours que on voye la maladie toute clere, ou que ce ne soit rien ; quar aucune fois on y est bien enginhé. Et puis que chien est enragé de lune des ix rages, null en puet guarir, et leur rage ne peut durer plus de ix jours qu’il ne soit mort[1].

  1. Du Fouilloux a fait beaucoup d’emprunts à Gaston Phœbus ; il a presque copié littéralement ce passage. Mais, par une erreur grossière,