Page:Gaston Phoebus - La Chasse, J-Lavallee, 1854.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 95 —

deulent pource qu’ilz aront chassié en dur pays ou de pierres ou autrement. Prenez de l’yaue et du sel menu dedans et les en lavez les piés le jour qu’ils aront chassié. Et s’ils ont chassé par malx pays ou d’ajonx ou d’espines qui les ayent donnés par les jambes ou par les piés, si leur lavez les jambes de fien[1] de mouton boilli en vin et refroydie, en frotant de bas en haut le poill à mont. Le plus que on puet fere à chiens, pour garder les piés, qu’ils ne perdent les ongles, cest que on ne les leisse trop séjourner ; quar au séjour perdent ils voulentiers les ongles et les piés. Et pour ce, les doit on fère chassier trois fois la semaine ou au moins deux. Et s’ils ont trop sejourné, faictes les acoursier le bec des ongles d’une tenailles, avant quilz chassent ; pource que les ongles ne se rompent au courre, quant ilz sont trop longues. Aussi quant ils sont à séjour, menez les deux foys le jour esbattre demie lieue loinh sur gravelle de riviere affin quils ayent plus durs piéz. Chiens aussi se refroydient comme un cheval, quant ilz ont trop courru et viennent chauz en aucune yaue ou demuerent en aucun lieu froit ; et vont tous priz et ne pevent guères aler ne ne vuelent mangier. Adonc les doit on faire sainher des iiij jambes. De celles devant d’une vaine qui traverse la jambe de la joincture devant par dedans la jambe ; et des jambes de derrière les doit on faire sainher de la part dehors d’une vaine qui traverse par dessus le jarret, quar en celle derriere voit len clerement les vaines que je di, et aussi en celles de devant les vaines que je di, et einsi sera gari ; et donnez li un jour ou soupes ou aucune chose de confort jusques à lendemain au tiers jour qu’il sera gari.

Chiens aussi ont maladies au vit qui s’appellent fic ; et de cela se perdent. On doit prendre le chien et le fère bien tenir et metre le ventre en amont et faire bien lier les piez et le musel. Et puis on doit prendre le vit par darrière près des coulions et bien bouter en amont, et un autre homme doit bien tirier la pel en manière que tout le vit isse dehors ; et puis quant il sera de

  1. Fien, suif.