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Page:Gaston Phoebus - La Chasse, J-Lavallee, 1854.djvu/156

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Chapitre dix-septième.
Du l’alant et de toute sa nature.


Alanz est une nature et manière de chiens ; et les uns sont que on appelle alanz gentilz ; les autres sont que on appelle alans veautres. Les autres sont alans de boucherie. Les alans gentilz si doivent estre fez et taillez droitement comme un levrier de toutes choses fors de la teste qui doit estre grosse et courte. Et combien qu’il en y ait de chescun poill, le droit bon poil de alant et qui plus est commun si doit estre blanc avec aucune tache noire environ l’oreille ; les yeulz bien petiz et blans, et les narrines blanches ; les oreilles droites et agusiées, et aussi les y afaite l’en[1].

Alant faut mieulz acoustumer que nulle autre beste, quar il est mieulz taillé et plus fort pour fere mal que nulle autre beste ; et aussi de leur nature les alans sont voulentiers estourdiz et si n’ont mie si bon sens comme moult d’autres chiens ont ; quar se on court un cheval, ils le prennent voulentiers ; et vont aux buefz ou brebis, ou pourcialx ou à autre bestiaill, ou aux gens, ou à autres chiens ; quar j’ay veu alant qui tuait son maistre ; et en toutes guises alans sont mal gracieux et mal entechiez et plus foulz et estourdiz que autre manière de chiens. Et oncques je

  1. Afaite, de l’espagnol afeytar, parer, accommoder, raser.