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une beste est saillie, chien ne puet trop crier ; mes qu’il soit à routes. Et à ces chiens afetier[1] ha assez de remèdes que je diray quant parleray du veneur. Aussi y a il des limiers que on ne puet fere tere de crier[2] au matin, si en font beste aler que l’en ne le peut lesser courre, ne mestre devant les chiens ; et de ceci ha remede, lesquelz je diray comme dessus. Chiens qui ne sont parfetement sages voulentiers changent dès may jusques à Saint Jehan ; quar ilz truevent le change des biches, les biches ne vuelent fuir devant les chiens, pour ce que elles ont leurs faons ; mes tournient, et les chiens les voient bien souvent ; pour ce les acueillent ilz plus voulentiers ; et aussi ilz truevent les faons qui ne puevent fuyr ; si les chassent voulentiers et en menjent aucunes fois. Aussi quant les cerfz sont au ruyt chiens changent voulentiers ; quar les cerfz et les biches sont touzjours sur les piez ; si les truevent et accueillent plus tost et plus voulentiers que en autre temps. Aussi chiens assentent pis dès l’entrée de may, jusques à Saint Jehan que ne font en temps de l’an ; quar einsi que je diray que le brulleis oste l’assentir aux chiens de la beste qu’ilz chassent, aussi les herbes en celuy temps ont leurs flours et leurs oudours chescune et quant les chiens cuident assentir de la beste qu’ilz chassent la flairour et l’oudour des herbes leur oste moult en celuy temps l’assentir de leur beste.

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  1. Afetier, dresser. Voyez la note 1re du chapitre 34.
  2. Fere tere de crier, empêcher de crier.