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Chapitre vingt-neuvième.
Ci devise comment on boit connoistre grant cerf par les fumées.


Aaprès li vueill aprendre à connoistre et jugier les fumées du cerf ; quar aucune-foiz les giètent en torche, aucune-fois en plateaus, aucune-fois fourmées, aucune-fois, aguillonnées, aucune-fois entées, aucune-fois pressées, et aucune-fois déboutées et en d’autres diverses manières, comme j’ay dit devant. Et quant ils les giètent en plateaus, et c’est en avril ou en may, jusques à mi juing, se les plateaus sont larges et gros et espès, c’est signe qu’il soit cerf de x corns chassable. Et s’il trueve les fumées en torche et ce soit de mi juing jusques à la mi aoust, de grosse fourme et grosses torches et bien moullées, c’est signe qu’il est cerf de x corns chassable ; et s’il trueve les fumées qui soyent fourmées, qui ne s’entretienhent point et c’est du commencement de juillet jusques à la fin d’aoust grosses et nouées et longues, et qu’elles ne soient entées, ne qu’elles n’ayent point de picon aux boutz, et soient pesanz et ointues[1] sanz limon, c’est signe

  1. Ointues. Ointes, c’est à dire enduites d’une substance glaireuse qui dénote la venaison du cerf. « Depuis la my-juillet jusques à la fin d’aoust, ils (les vieux cerfs) doivent jeter leurs fumées toutes for-