Chapitre trente-unième.
Ci devise comment on doit aler en queste à la vue.
près li vueill aprendre d’aler en queste pour le cerf à tout[1] son limier, tout par li sans meistre ; et lors sera vallet de chiens. Et doit quester le vallet la queste et païs que on li hara devisé la nuyt devant, et se lever à l’aube, du jour ; et lors doit il aler à la veue pour veoir s’il verra chose qui li plaise, et leissier son limier en certain lieu où il ne puisse fère nul effroy ; et doit aler ès basses tailles de la forest, ou autre pays, où il puisse et doive veoir le cerf, et touzjours se garde que il se mete au dessouz du vent ; et puet monter sur un arbre affin que le cerf en puisse moins avoir le vent et qu’il puisse mieulx veoir de plus loinh.
Et s’il voit cerf chassable, si regarde quel part il s’enbuschera ne entrera, et là où il ne le puisse plus veoir, si aille gieter une brisée ; mes ne le face pas d’une grant piesse après : quar un cerf demuere et muse aucunefois une grant piesse avant qu’il aille à son giste, espicialement quant il ha fet rousée, ou revient arrière hors, pour escouter et regarder et soy rexeuier[2]. Pource doit il demourer longuement, affin qu’il ne li face nul effroy, puis doit aller querre son limier et l’en doit faire assentir tout belement et garder qu’il ne die mot, car il l’en feroit aller.